Déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, les Guépards du Bénin affrontaient le Sénégal hier soir lors de la dernière journée de la phase de groupes de la CAN 2025. Une rencontre qui devait servir de test grandeur nature afin d’améliorer le classement et d’envoyer un message fort à la concurrence. Mais au lieu de cela, les Béninois ont vécu une soirée très compliquée, s’inclinant lourdement sur le score de 3-0.
Cette défaite met en lumière plusieurs problèmes majeurs, notamment les choix tactiques discutables de Gernot Rohr et le manque criant d’impact offensif, incarné une nouvelle fois par Steve Mounié.
Pour cette rencontre, Gernot Rohr a opté pour un 4-3-3 très prudent, avec trois milieux à vocation défensive et un trio offensif composé de Junior Olaïtan, Tosin Aiyegun et Steve Mounié. Une configuration qui a permis aux Guépards de rester solides durant la première période. Bien regroupés, disciplinés et appliqués, ils ont longtemps empêché le Sénégal de développer son jeu, malgré l’ouverture du score concédée avant la pause. Cependant, tout a basculé en seconde période.
Alors que le Sénégal évoluait à dix contre onze, le Bénin a inexplicablement perdu la maîtrise du match. Les Lions de la Teranga ont multiplié les offensives, profitant des largesses béninoises pour aggraver le score.
Les Guépards ont pourtant eu plusieurs occasions d’égaliser, notamment par Steve Mounié, mais le capitaine a une nouvelle fois manqué de tranchant. En fin de période, sa frappe trop molle a été captée sans difficulté par Édouard Mendy. Un symbole parmi tant d’autres d’un match marqué par la nonchalance technique, des contrôles ratés et une incapacité à peser sur la défense adverse.
Le constat est sévère mais clair : Steve Mounié n’a pas apporté le poids offensif attendu. Incapable de se créer de véritables occasions, il a souvent pénalisé le jeu collectif.
À l’inverse, Junior Olaïtan a été le seul joueur offensif réellement visible. Toujours aussi remuant, il a tenté de dynamiser l’attaque, bien qu’aligné dans un rôle qui n’est pas le sien. Olaïtan est un meneur de jeu naturel, plus à l’aise en position de numéro 10, mais le sélectionneur continue de l’exiler sur un côté, au détriment du jeu béninois.
Des choix du sélectionneur de plus en plus incompréhensibles
L’une des grandes incompréhensions reste l’absence de changements forts. Encaisser un deuxième but à la 62e minute, puis attendre la 85e pour réagir, sans véritable impact dans le jeu, interroge sérieusement. Même en supériorité numérique, le Bénin n’a montré aucune réaction tactique.
Autre point noir : le manque de confiance accordée à certains joueurs. Romaric Amoussou, ailier percutant, avait pourtant montré de belles choses contre la RDC, mais reste inexplicablement écarté. Même constat pour Mattéo Ahlinvi, milieu technique capable d’apporter du dynamisme, qui n’a disputé aucun match en 2025 avec la sélection nationale depuis l’arrivée de Gernot Rohr. Son dernier match remonte au 15 Octobre 2024 lorsqu’il était entré en toute fin de match face au Rwanda et n’a bénéficié que d’une seule min.
Pire encore, les déclarations du sélectionneur en conférence de presse, affirmant que l’équipe « n’est pas assez mature pour faire mieux », passent mal, surtout au regard de son incapacité à ajuster son dispositif en cours de match.
Aujourd’hui, les choix de Gernot Rohr inquiètent sérieusement. Steve Mounié ne mérite plus d’être titulaire dans cette équipe. Dans une logique sportive, le Bénin devrait évoluer avec Olaïtan en numéro 10, soutenant Aloko et Romaric Amoussou sur les ailes, avec Tosin Aiyegun ou Adam Akimey en pointe. Mais le sélectionneur semble s’entêter, refusant de faire confiance aux joueurs qu’il convoque lui-même.
Les Guépards ont désormais rendez-vous le lundi 5 janvier 2026 face à l’Égypte en huitièmes de finale. Un match où le plus dur reste à faire