Le Ghana continue de déjouer les pronostics. Malgré ses déboires répétés à la Coupe d’Afrique des Nations et une absence remarquée à la CAN 2025, les Black Stars se sont une nouvelle fois qualifiés pour la Coupe du monde 2026. Une performance qui illustre à la fois la résilience et le mystère d’une sélection aussi imprévisible que talentueuse.
Un mondialiste malgré la tempête
Deux Coupes du monde d’affilée : le Ghana reste fidèle à sa réputation de grande nation du football africain. Dans un contexte souvent marqué par la critique, les changements de sélectionneurs et le doute, les Black Stars ont trouvé les ressources pour arracher une place parmi l’élite mondiale. Entre rigueur défensive, jeunesse ambitieuse et solidarité retrouvée, ce pays a su faire parler son expérience et son orgueil. Comme souvent, cette équipe se révèle quand la pression atteint son paroxysme.
Une CAN qui échappe encore
Mais sur le continent, le contraste est frappant. Sortis prématurément lors des deux dernières éditions de la CAN, les Black Stars ne verront même pas celle de 2025. Une absence inédite pour un quadruple champion d’Afrique (1963, 1965, 1978, 1982). Cette faillite continentale interroge. Les raisons sont connues : instabilité chronique au poste de sélectionneur, tensions internes, manque de cohésion et parfois un excès de confiance. Le Ghana, souvent favori, peine à supporter la pression populaire et les attentes d’un public exigeant. Sur la scène africaine, où l’intensité émotionnelle est maximale, les Black Stars semblent perdre la rigueur qui les rend redoutables ailleurs.
Un paradoxe bien ghanéen
Comment expliquer qu’une équipe absente de la CAN puisse se qualifier pour la plus grande compétition du monde ? C’est tout le paradoxe du Ghana : un géant africain qui se réveille quand les enjeux deviennent planétaires. À l’image de son parcours héroïque en 2010, marqué par un quart de finale historique, le Ghana garde cette capacité à se transcender sous les projecteurs mondiaux. Peut-être parce qu’en dehors du tumulte africain, la sélection retrouve une forme de sérénité et d’unité.
Une opportunité de renaissance
Cette qualification pour le Mondial 2026 peut aussi symboliser un nouveau départ. Le Ghana a besoin de stabilité et d’un projet à long terme. Les talents sont là : Kudus, Semenyo, Inaki Williams, ou encore Salisu représentent cette génération capable de hisser à nouveau le pays parmi les meilleures nations du monde.Mais pour regagner la confiance du continent, il faudra plus qu’une qualification : une reconstruction en profondeur, une identité claire et un management apaisé.
Un géant à deux visages
Le Ghana reste un géant du football africain, mais un géant à deux visages : fragile en Afrique, redoutable sur la scène mondiale. Cette qualification prouve une chose : les Black Stars ne sont jamais vraiment morts. Ils savent renaître quand on les croit perdus. Le défi désormais, c’est de transformer cette force ponctuelle en continuité pour que le Ghana ne soit plus seulement un symbole de contraste, mais un modèle de constance.