Les Guépards du Bénin affrontent ce vendredi 11 octobre le Rwanda dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2025. Pour cette occasion, le sélectionneur national Gernot Rorh a concocté une belle liste dans laquelle on retrouve Jodel Dossou. L’ancien clermontois ne fait plus l’unanimité. Bon nombre d’observateurs pensent qu’il devrait mettre la sélection entre parenthèses et se concentrer sur sa recherche de club. Il y a aussi certains qui pensent que le natif de Dassa peut encore rendre de fiers services dans cette période difficile. Voici le clash de notre rédaction entre Arthur Kakpo et Monge Bankole qui reprséntent ces deux courants d’idées.
Arthur KAKPO : “La sélection nationale n’est pas un camp de remise en forme, elle est réservée aux joueurs qui se distinguent par leur performance en club”
Jodel Dossou, sans club depuis presque un an, continue d’être sélectionné en équipe nationale du Bénin, une décision qui suscite des interrogations. La sélection nationale n’est pas un camp de remise en forme, elle est réservée aux joueurs qui se distinguent par leur performance régulière en club, et respectent un rythme de jeu soutenu. Pourtant, malgré cette absence de matchs en club, Gernot Rohr, le sélectionneur, persiste à appeler Dossou, justifiant sa place par ses performances passées, notamment en tant que meilleur buteur des Guépards depuis sa prise de fonctions.
Cependant, des joueurs comme Andreas Hountondji, qui disputent dans des compétitions plus relevées et qui performent régulièrement, restent relégués au second plan. Sélectionner un joueur sans club ou pire encore le mettre titulaire questionne son état physique et son manque de rythme compétitif, une situation difficilement justifiable pour représenter le Bénin au niveau international.
Et en conférence de presse d’avant-d’après-match, le sélectionneur Gernot Rohr s’amuse à défendre ce choix incompréhensible en affirmant que Jodel Dossou a un club, qui n’est nul autre que la sélection du Bénin. Une déclaration qui est pour le moins déroutante, qui a suscité l’incompréhension parmi les observateurs du football béninois.
Ce commentaire pose de sérieuses questions sur la gestion de l’équipe nationale et sur la vision à long terme pour le football béninois. Si la sélection doit, en théorie, refléter l’excellence des joueurs en activité, comment justifier la convocation d’un joueur sans club, qui n’a pas disputé de matchs compétitifs depuis près d’un an ? De plus, cette affirmation de Rohr peut être perçue comme un manque de respect non seulement envers les supporters, mais aussi envers les joueurs qui évoluent régulièrement en club, en quête de reconnaissance internationale.
La sélection nationale du Bénin doit-elle devenir un refuge pour des joueurs sans club ? En 2024, alors que de nombreux talents béninois se battent pour se faire un nom sur les terrains de compétition, cette situation interroge. Le football national est à un tournant, et des décisions comme celle-ci semblent remettre en question la crédibilité et l’avenir de la sélection.
Monge BANKOLE : “Gernot Rorh est le seul patron de son équipe et on devrait lui faire confiance, même quand il sélectionne un joueur sans club”
Le pauvre Gernot Rorh est aujourd’hui sous les projecteurs pour avoir convoqué Jodel Dossou, un joueur sans club depuis huit mois ! C’est comme si convoquer un joueur sans équipe était l’acte le plus grave dans le milieu du football, alors qu’en fait, cela pourrait bien être son coup de génie. On l’oublie souvent, mais Gernot Rorh est le seul patron de son équipe. C’est lui qui compose l’équipe, choisit les joueurs qui vont porter le maillot jaune, et tant pis s’il y en a un qui n’a plus jouer en club depuis des mois. Si le technicien franco-allemand a choisi Dossou, c’est peut-être parce qu’il voit quelque chose que nous ne voyons pas. Il a le flair du football. Après tout, c’est bien lui qui porte la responsabilité des résultats.
Nous, nous voyons peut-être la forme du moment, mais Rorh mise sur le talent (et nous savons tous que Dossou en dispose). Par ailleurs, nous occultons un facteur très important en sélection : les automatismes. Une sélection nationale n’est pas un club où l’on s’entraîne tous les jours. Il est donc plus difficile de créer des automatismes. Il existe des automatismes dans le groupe actuel des Guépards avec Dossou. Le joueur de 32 ans peut aussi avoir une rage de vaincre que les autres n’ont plus, une envie de prouver qu’il peut encore briller. Il sera frais, affamé et prêt à tout donner pour prouver qu’il mérite sa place. Tout cela, Gernot Rorh le sait.
Enfin, et si on laissait Gernot Rorh sélectionner ? Ce n’est pas parce que Dossou n’a pas de club qu’il a perdu son talent. Il n’a pas oublié comment faire une passe ou marquer un but. Si le sélectionneur du Bénin estime qu’il est prêt à apporter quelque chose, pourquoi ne pas lui faire confiance ? Après tout, s’il se trompe, il est celui qui assumera les critiques, pas nous. Quand il affirme que le club de Dossou c’est l’équipe nationale, c’est surtout pour saluer l’investissement du joueur et sa volonté à représenter dignement sa nation. Alors, laissons Rorh travailler tranquillement. Et qui sait, Dossou pourrait bien nous surprendre comme il l’a fait il y a quelques mois.
Avec ou sans Dossou, les Guépards du Bénin doivent à tout prix se qualifier pour la CAN 2025 après avoir raté l’édition ivoirienne. Et nous sommes tous d’accord que c’est sur les résultats que nous finirons tous par juger le sélectionneur nationale.
