Ce mardi soir au stade Santiago Bernabeu, Géronimo Rulli a sans doute vécu l’une des soirées les plus mémorables – et paradoxales – de sa carrière. Titulaire dans les buts de l’Olympique de Marseille face au Real Madrid lors de la première journée de Ligue des Champions, le portier argentin a enchaîné les émotions, entre fébrilité balle au pied et performance exceptionnelle sur sa ligne.
Dès la 3ᵉ minute, le ton était donné. Sur une passe en retrait anodine, Rulli manquait totalement son contrôle, relançant en catastrophe vers un coéquipier. Une bévue qui illustrait la fragilité défensive des Marseillais et qui faillit coûter cher face à Mbappé. Quelques instants plus tard, Mastantuono trouvait le poteau, sauvant une nouvelle fois le gardien phocéen.
On pensait alors à une longue soirée de souffrance pour l’ancien portier de Montpellier. Mais contre toute attente, Rulli a rapidement endossé le costume de héros. Successivement, il s’est interposé devant Rodrygo (8e), Mbappé (10e), Mastantuono (30e) ou encore Tchouaméni (33e). Malgré ses relances hésitantes, ses mains ont maintenu l’OM en vie.
À la pause, la statistique donnait le vertige : 10 arrêts réalisés, un record historique pour une mi-temps de Ligue des Champions. Et le show n’était pas terminé. En seconde période, l’Argentin continua de briller, repoussant encore plusieurs tentatives madrilènes, quand ce n’était pas ses montants qui venaient à sa rescousse. Son abnégation poussa même Carvajal à l’erreur, provoquant son exclusion (71e).
Mais malgré ses 13 arrêts au total, Rulli n’a rien pu faire sur les deux penalties transformés par Kylian Mbappé (1-1 puis 2-1). Si Marseille s’est incliné, le gardien marseillais est reparti de Madrid avec une cote largement renforcée. En zone mixte, son nom revenait dans toutes les bouches, y compris chez les journalistes espagnols, admiratifs de sa prestation.
« Rulli fait 3-4 arrêts de classe mondiale », a résumé Medhi Benatia, directeur sportif de l’OM, après la rencontre. Une phrase qui reflète bien la soirée folle du dernier rempart phocéen : fébrile dans ses pieds, mais monumental sur sa ligne.