La 12e journée de la Celtiis Ligue 1 s’est achevée ce week-end, marquée par de nombreux rebondissements, notamment dans le bas du classement. Si Sobemap FC continue d’imposer sa loi en tête du championnat, l’attention se porte davantage sur la situation alarmante du champion en titre, Dadjè FC, plongé dans une crise profonde depuis le début de la saison.
Sacré champion du Bénin la saison dernière, Dadjè FC vit un exercice 2024-2025 cauchemardesque. Mauvais résultats sportifs, crises institutionnelles, salaires impayés, départs en cascade de joueurs et démission du staff technique : tous les signaux sont au rouge. Après 10 journées, le club occupait l’avant-dernière place du classement avec seulement 7 points, une situation loin d’être anodine pour un tenant du titre.
Depuis le début du championnat, les difficultés se sont accumulées. Plusieurs joueurs ont quitté le navire en raison du non-paiement des salaires pendant plusieurs mois et d’une organisation défaillante des dirigeants, notamment dans la préparation et la logistique des matchs. Des figures importantes comme Salifu Bagate ont plié bagage, tout comme le coach Yaya Koné, artisan du premier sacre historique du club. Une situation largement attribuée à l’ingérence et aux dysfonctionnements internes.
Des conditions de travail alarmantes et un effectif décimé mais courageux
Les dernières sorties du club illustrent l’ampleur de la crise. Lors du déplacement à Adjohoun pour affronter l’ASVO, soldé par une défaite, l’équipe a connu de graves difficultés logistiques. Arrivés à Cotonou sans carburant, les responsables ont sollicité l’aide de SONEB Sport SA, sans succès. Les joueurs ont dû assurer eux-mêmes leur retour, tandis qu’un membre du staff technique a pris en charge le transport de certains joueurs.
Le déplacement à Banikoara, ce dimanche, s’est fait dans des conditions tout aussi préoccupantes. Faute de garanties, plusieurs joueurs ont refusé d’effectuer le voyage. Finalement, seuls 15 joueurs (12 joueurs de champ et 3 gardiens) ont pris la route. Plus inquiétant encore, aucune prise en charge pour les repas n’a été prévue : chaque joueur a dû subvenir personnellement à ses besoins.
Une situation vécue avec amertume, découragement et profond regret par les joueurs, dont certains envisagent désormais, par le biais de leurs conseils juridiques, de saisir les juridictions compétentes pour faire valoir leurs droits.
Il faut le dire sans détour : Dadjè FC traverse une crise profonde et persistante. Le club ne dispose actuellement que de deux défenseurs centraux de métier, à savoir Djionou Mawulolo et Alofa Ronaldo, ce qui illustre l’extrême fragilité de l’effectif. Et pourtant…
Une victoire qui force le respect et des leaders toujours présent
Malgré plus de 600 km de voyage, une arrivée tardive à Banikoara (samedi vers 22h), la fatigue et des conditions indignes d’un club professionnel, Dadjè FC a livré une prestation héroïque. Face à Bani Gansè FC, le champion en titre s’est imposé 3-1, une victoire ô combien précieuse. Grâce à ce succès, Dadjè FC quitte la zone rouge et grimpe à la 14ᵉ place du classement. Une performance qui témoigne du mental et de la détermination d’un groupe qui refuse de sombrer.
Aujourd’hui plus que jamais, Dadjè FC a besoin du soutien des bonnes volontés, des acteurs du sport et de partenaires engagés, afin d’éviter une situation irréversible.
Soutenir ces joueurs, c’est défendre les valeurs de courage, de résilience et de dignité du football béninois.