Alors que la FIFA à organiser une version élargie et particulièrement exigeante de la Coupe du Monde des Clubs en 2025, les critiques fusent de toutes parts. De nombreux observateurs et acteurs du football dénoncent une surcharge du calendrier qui met en péril la santé physique et mentale des joueurs. Et ce ras-le-bol commence à se faire entendre haut et fort.
Parmi les premières voix à s’élever, celle de Raphinha, ailier du FC Barcelone, qui dénonce l’impact de cette compétition sur le temps de repos des joueurs : « C’est compliqué pour nous de devoir renoncer à nos vacances. Nous y avons droit. Tout le monde mérite au moins trois semaines ou un mois de vacances. Beaucoup de ceux qui sont au Mondial n’y auront pas droit », a-t-il déclaré, manifestement agacé par le peu de considération accordé aux besoins de récupération des footballeurs.
Mais c’est surtout Jürgen Klopp, ancien manager emblématique de Liverpool et désormais membre de l’organigramme sportif du groupe Red Bull, qui a jeté un pavé dans la mare. Dans un entretien accordé au média Welt, l’Allemand n’a pas mâché ses mots : « C’est la pire idée jamais mise en place dans le football. J’ai la crainte que des joueurs subissent des blessures inédites la saison prochaine (…) Cette année, il y a la Coupe du monde des clubs, et l’année prochaine, on aura la Coupe du monde. Cela signifie qu’il n’y a pas de véritable récupération pour les joueurs concernés, ni physiquement ni mentalement. »
Une critique frontale de l’argument économique
Face à l’argument souvent avancé des retombées financières – avec un pactole de 125 millions de dollars pour le futur vainqueur –, Klopp reste inflexible. Pour lui, l’aspect économique ne justifie en rien une telle compétition, surtout au détriment de la santé des joueurs. « Je comprends ceux qui disent que l’argent (perçu) pour y participer est insensé. Mais ce n’est pas le cas pour tous les clubs (…) Un joueur NBA gagne aussi beaucoup d’argent et il a quatre mois de repos par an. Virgil van Dijk n’a même pas eu ça sur l’ensemble de sa carrière. Des tournois comme la Coupe du monde des clubs ne peuvent pas se dérouler au détriment des joueurs. Je ne le souhaite à personne. »
L’ancien entraîneur de Dortmund alerte également sur les risques à long terme d’un tel calendrier surchargé, où les pauses deviennent inexistantes pour les stars du ballon rond : « Cela ne peut pas continuer comme ça. Il faut leur assurer des pauses, car sans elles, ils ne pourront pas offrir des performances optimales à long terme – et s’ils ne peuvent plus le faire, le produit tout entier perd de sa valeur pour les vendeurs. »