Les Guépards du Bénin ont passé une soirée difficile à Uyo ce samedi soir. Derrière une défaite correctionnelle se manifeste un échec dégrisant, un tour raté par le magicien Rohr.
Les Guépards sont partis en terre nigériane motivés par l’idée de bien figurer et si possible rééditer l’exploit de la rencontre précédente. Il s’agit d’une idée logique qui dans son accomplissement apporterait une certaine confirmation quant aux progrès de l’équipe dirigée par Gernot Rohr. La défaite ne lui retire pas soudain ce mérite mais si on associe le score au contenu l’équipe du Bénin a payé cher. Elle a payé pour son plan raté ;un plan qui ne tenait à rien de solide. C’est ce que semblent dire toutes les critiques
d’après match qui se joignent quasiment. Les béninois se sont exprimés sur cette prestation. Que reproche-t-on au sélectionneur ?
Il faut notifier qu’une défaite du Bénin contre le Nigéria est toutefois logique et que les Super Eagles étaient vraiment en mission ce samedi soir. Cependant certaines choses touchent l’orgueil du public béninois. Le sélectionneur n’avait peut-être pas le choix pour la charnière centrale peu rassurante formée par le duo Verdon-Hountondji. La titularisation et le rôle attribué à Tosin Aiyegun suscite par contre beaucoup de l’incompréhension. L’attaquant a offert une prestation uniquement défensive en première mi-temps et son placement en seconde mi-temps a dévoilé plus de lacunes du côté droit de la défense. Il était quasiment entre latéral droit et milieu récupérateur puis est passé à ailer gauche. Finalement seul Mounié a animé l’attaque en première période. Des leçons ont été vite tirées. Celle de Rohr sont peut-être différentes des autres.
L’ensemble des dispositions abracadabrantesques de la première mi-temps n’ont pas permis à l’équipe de mieux se tenir après. Même le maître de la troupe semble ne pas maîtriser sa tactique. En avait-il ? Les changements ont encore plus déséquilibré la défense déjà en souffrance et la défaite a vite semblé inévitable. L’équipe a simplement coulé. Il faut se dire que ce n’est pas seulement la qualité des joueurs qui a fait défaut mais aussi reconnaître que le plan de jeu était plus proche d’un tour de magie. On n’a pas compris l’utilité de titulariser quatre milieux de terrain pour qu’un attaquant suppléer la défense. On n’a pas compris l’utilité de jouer avec quatre milieux de terrain pour que l’avant-centre soit esseulé. Pour le public le milieu de terrain était en visite touristique et Olaitan n’a été aucunement un bon élément dans ce match. En gros, le casting est raté. Mais que proposent les critiques ?
Les choix du sélectionneur seront toujours accueillis avec respect mais s’il échoue dans sa mise en scène tout lui retombe dessus. Au sortir de cette défaite que nous voyons plutôt comme une correction, on retient que Gernot Rohr ne tire pas le meilleur des joueurs qu’il peut avoir. Entre le rejet ou le déclassement de certains joueurs qui sont défendus par les supporters (cas de Cebio Soukou) et les alignements inopportuns ou les changements tardifs la liste des motifs de frustrations s’allonge. Il faudra certe faire le résultat par la suite face à la Libye mais le magicien doit mieux travailler ses formules pour sauver son honneur.
Paterne GOUDOU