Opposés à une solide équipe du Maroc en match amical, les Guépards du Bénin ont montré un visage contrasté, entre promesses défensives et lacunes offensives, révélant les chantiers à mener à quelques mois de la CAN 2025. Nous faisons une analyse globale de cette rencontre.
Points positifs:
Le Bénin s’est certes incliné, mais repart avec quelques motifs de satisfaction. Sur le plan défensif, les Guépards ont affiché une certaine solidité et une concentration appréciable. Chaque nouvelle formule apportée par le sélectionneur dans ce secteur semble porter ses fruits. Le duo Ouorou Tamimou – Yohan Roche a su se montrer solide face aux ailiers marocains, constituant de véritables obstacles.
Face au Maroc, les Béninois ont tenté des sorties de balle plus construites, un progrès notable. Et pour la première fois depuis un certain temps, le gardien de but a joué un rôle clé, aussi bien dans ses arrêts que dans la relance. Le milieu de terrain, qu’il soit titulaire ou remplaçant, a montré des progrès techniques tout au long du match. Il convient de souligner l’apport défensif et les relances d’Imourane Hassane, les renversements de jeu de Sessi d’Almeida, ainsi que l’organisation de Dodo Dokou. L’entrée de Rachidou Razack a également été bénéfique, apportant du travail et de la densité face au bloc marocain.
Enseignements à tirer
Malgré les progrès défensifs, le Bénin encaisse encore un but à un moment sensible. Une perte de concentration, en toute fin de première période, permet à Ayoub El Kaabi de marquer d’un geste acrobatique après avoir eu tout le temps de lire la trajectoire du ballon. Ce relâchement, bien qu’isolé, reste symptomatique d’un manque de rigueur dans les moments cruciaux.
Si les milieux de terrain ont montré de belles choses, l’organisation offensive reste trop lente. Ce défaut n’est pas uniquement lié au milieu ; les attaquants béninois ont été inexistants, provoquant la frustration du public. Gernot Rohr a également péché dans sa gestion de l’effectif. Pour un match amical, ses changements tardifs et le manque d’utilisation des remplaçants habituels interrogent. Deux éléments résument ces manquements : une méconnaissance de l’adversaire et la persistance à s’appuyer sur des joueurs d’expérience devenus limités.
Axes d’amélioration:
À six mois de la CAN 2025, les chantiers sont nombreux. Les problèmes identifiés nécessitent des solutions concrètes, et le Bénin semble avoir les ressources pour y parvenir. Cela dépendra toutefois de la volonté du sélectionneur à faire preuve d’objectivité. Il est essentiel que les joueurs étudient les profils des adversaires pendant la préparation. Ce lundi, le Maroc était privé de Brahim Diaz, En-Nesyri et Hakim Ziyech, mais plusieurs remplaçants auraient mérité un traitement plus rigoureux.
Des décisions difficiles mais nécessaires doivent être prises. Jodel Dossou (33 ans), en difficulté sur le plan physique et en manque de rythme en club, peine à convaincre. Son niveau actuel pousse à s’interroger sur son apport réel à l’équipe. David Kiki, en perte de vitesse, reste pourtant convoqué malgré une saison discrète en club. Enfin, le choix de Steve Mounié en pointe est discutable : son profil ne convient pas à toutes les configurations de match. Pourtant, Gernot Rohr continue de le titulariser systématiquement, tout en négligeant des alternatives offensives prometteuses.
Si le Bénin semble en bonne voie sur le plan défensif, des efforts importants restent à fournir dans l’animation offensive et la gestion de l’effectif. À la CAN 2025, les Guépards pourraient afficher une belle solidité défensive, mais leur manque de pragmatisme en attaque risque de freiner leurs ambitions.