Le Bénin a rempli sa mission en s’imposant logiquement contre les Warriors ce vendredi. Un succès important, certes, mais qui laisse planer le doute sur la réelle progression des Guépards. Du plan tactique à la gestion des temps forts, l’impression globale est celle d’une équipe encore fragile, où les ajustements peinent à convaincre.
Roche solide, les jeunes Guépards séduisent
Yohan Roche a été l’homme du match. Aligné au poste de latéral gauche, il a livré une prestation impeccable : solide défensivement, engagé sans excès et toujours disponible pour soutenir l’attaque. Sa régularité et son sérieux lui valent une nouvelle fois l’unanimité.
Les nouveaux visages des Guépards ont également marqué des points. Rodolfo Aloko, très actif sur son aile droite, a multiplié les initiatives malgré quelques imprécisions, obligeant la défense zimbabwéenne à rester vigilante. Entré en cours de jeu, Rachidou Razack a su maintenir la pression par ses prises de balle tranchantes, confirmant son potentiel.
La victoire des Guépards du Bénin face au Zimbabwe ne doit pas masquer les insuffisances observées sur le terrain. Car si le football se joue souvent dans les détails, ce sont précisément ces détails qui inquiètent.
Un schéma tactique contesté
Pour cette rencontre, le sélectionneur des Guépards, Gernot Rohr, a innové avec un 4-2-3-1. Un choix qui suscite débat tant il a semblé peu adapté aux qualités des joueurs, en particulier au milieu et en attaque. L’idée était de permettre à Junior Olaitan d’évoluer en meneur de jeu, mais la mayonnaise n’a pas pris. Le joueur de Göztepe a abusé des longues transversales, peinant à assurer le lien avec l’attaque.
Ce système a surtout limité l’impact d’Andreas Hountondji, privé de ballons exploitables dans la surface. Conséquence : les Warriors ont trouvé plus facilement leurs repères défensifs. Une preuve supplémentaire que le schéma doit encore être ajusté pour exploiter au mieux les ressources offensives des Guépards.
Des problèmes persistants pour les Guépards
Les mêmes failles signalé par le passé sont réapparues. Si les Guépards parviennent à ressortir proprement le ballon, ils le perdent bien trop vite, victimes d’une précipitation excessive. Le manque de mouvements autour du porteur du ballon accentue cette faiblesse. Ironie du sort, c’est justement sur une action mieux construite que le Bénin a inscrit l’unique but du match. De même les coups de pied arrêtés ont tous été mal négociés au cours de ce match contre le Zimbabwe. Le Bénin n’a pas pu profiter des coups-francs exécutés par Junior Olaitan en raison d’une mauvaise application et d’une absence de combinaisons.
Après cette prestation, les regards se tournent déjà vers le duel contre le Lesotho. Un adversaire au style différent, qui pourrait encore faire douter les Guépards. Pour espérer tenir le cap dans ces éliminatoires de la Coupe du monde 2026, il est urgent de corriger ces imperfections et de transformer les victoires étriquées en performances convaincantes.